1. Introduction
2. Cadre conceptuel
3. Evaluation
4. Méthodes d'évaluation
5. Les étapes de l'évaluation
6. L'évaluation de la CCI
7. Appréciation finale
8. Conclusion

3. Evaluation des trois dimensions de la CCI

Lors de l'évaluation de la CCI, trois interrogations s'imposent. 
Il s'agit de bien comprendre ce que signifie:

a) évaluer les savoirs ;
b) évaluer le savoir-faire  et
c) évaluer le savoir-être.

a) Evaluer les savoirs

Jusqu'à présent, la CCI était principalement limitée à l'enseignement et à l'évaluation des savoirs/connaissances par des tests écrits. Il s'agissait par exemple de répondre à des questionnaires à choix multiple, de fournir des réponses courtes à des questions de compréhension, d'associer des items ou de les regrouper par paires, l'objectif étant toujours de mesurer l'acquisition de faits culturels. Dans un tel contexte, les apprenants doivent identifier des éléments culturels semblables ou différents, réorganiser, regrouper ou comparer différents types de caractéristiques ou d'expressions (physiques, mentales, morales, affectives) à partir de textes écrits ou oraux. Trois domaines de connaissances doivent néanmoins être pris en compte : les connaissances liées à la mémoire collective en termes de culture et civilisation (approche humaniste); les éléments de connaissance liés à la diversité des modes de vie des différentes cultures (approche anthropologique) ; enfin, les éléments en lien avec les contextes socioculturels des sociétés cibles (approche sociologique).

b) Evaluer le savoir-faire 

Jusqu'à présent, l'évaluation du savoir-faire a davantage porté sur les aspects linguistiques de la compétence en communication visant à montrer dans quelle mesure les apprenants sont capables de fonctionner et d'interagir dans la langue cible. Cependant, lorsqu'il s'agit de la CCI,  nous devons aussi prendre en compte la manière dont ils s'ajustent aux environnements sociaux et culturels, c'est-à-dire jusqu'à quel point ils intègrent leurs expériences dans la langue cible pour utiliser efficacement leur compétence langagière en tant que locuteurs interculturels. Le tout n'est pas seulement de savoir fonctionner dans une langue, mais de savoir interagir, s'adapter, intégrer, interpréter et négocier dans divers contextes culturels.

c) Evaluer le savoir-être           

Jusqu'à présent, l'évaluation relative à toutes les dimensions du savoir-être a été laissée de côté et l'enseignement s'est surtout concentré sur le développement d'une  «conscientisation  culturelle », qui vise la compréhension des différences entre cultures. Dans le contexte européen, cet aspect est souvent enseigné dans la langue maternelle de l'apprenant. Il ne s'agit cependant que d'une sous-dimension du savoir-être.

De nos jours, nous devons enseigner au-delà de ce premier niveau. Il faut que les apprenants atteignent le niveau du sens « critique » et sachent considérer d'autres identités, croyances et valeurs au regard des leurs. Ils devront peut-être refaçonner leurs propres valeurs et intégrer de nouvelles perspectives pour pouvoir devenir en fin de compte des intermédiaires interculturels en cas de situations conflictuelles.

Vous trouverez sur le CD-Rom les critères d'évaluation des trois composantes de la CCI en termes de degrés de performance (faible, moyen ou élevé) dans l'accomplissement d'une tâche à partir des savoirs ou du savoir-faire et de la capacité à manifester différents degrés d'attitudes en fonction du savoir-être (section 2).

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