3.1 Qui participe?
3.2 Pourquoi organiser?
3.3 Quoi enseigner?
3.4 Conduire la formation
3.5 Evaluation
3.6 Liste de contrôle

3.4 Comment conduirez-vous la formation?

Vos décisions seront influencées par la longueur du stage ou de l'atelier, mais aussi par l'âge, le niveau et l'importance du groupe. Si vous voulez en outre développer des habiletés  et des attitudes, il faut en restreindre le nombre. Une participation active de chacun est en effet fondamentale. S'il y a beaucoup de participants, vous pouvez les diviser en petits groupes de six à huit personnes pour certaines tâches, et de deux à trois personnes pour d'autres.

Autres facteurs à prendre en compte :

  • la séquence logique du contenu ;
  • au départ, l'essentiel est de frapper les esprits pour susciter l'intérêt ;
  • le programme de travail doit être établi de manière à ce que tous aient d'emblée des objectifs clairs et bien balisés, et terminent la formation en ayant le sentiment d'avoir atteint ces objectifs ;
  • il convient de prévoir différents types d'activités et modes de travail (il ne s'agit pas d'écouter une conférence deux heures durant. ) ;
  • prévoir aussi une progression dans les activités, en allant du niveau de risque le plus faible au plus élevé (par exemple, des activités axées sur les discussions en petits groupes présentent moins de risque qu'un jeu de rôle).

Voici un ensemble de principes de travail interdépendants qui guident la manière dont nous planifions et conduisons des séances de formation (fondé sur Gabriela S. Matei et al., First steps in teacher training: a practical guide). Nous résumons ici les plus importants :

Construire l'atelier à partir de la réalité des participants
En pratique, cela veut dire de permettre aux participants d'explorer et de partager leurs suppositions, expériences et connaissances préalables. Qu'ils soient nouveaux ou qu'ils aient une certaine expérience, tous les stagiaires percevront tout ce que vous leur apporterez pendant le stage ou l'atelier sur cette toile de fond. L'expérience passée et nouvelle est la base essentielle des nouvelles idées en matière d'enseignement.

Faciliter la discussion entre les participants
En explorant leurs expériences et leurs idées, les participants sont amenés à discuter entre eux. Une large place doit être réservée ici au récit personnel. Sous forme d'histoires et anecdotes, les participants vont ainsi pouvoir raconter des incidents qui les ont marqués. De tels échanges d'expériences et d'idées ne se produisent pas spontanément, mais doivent être facilités par le formateur pour être fructueux. Pour ce faire, il faut prendre en compte les caractéristiques individuelles et du groupe, être capable de structurer la communication dans un groupe et savoir traiter avec doigté les informations personnelles concernant les participants.

Fournir des occasions pour l'apprentissage actif, le bilan personnel et la réflexion
La première phrase est difficile à saisir à la première lecture
Nous pensons qu'un réel apprentissage intervient lorsque les stagiaires s'engagent véritablement et participent à l'activité, c'est-à-dire lorsqu'ils  parlent, explorent des idées, imaginent des solutions aux problèmes posés par la formation et l'enseignement interculturel ou même en planifiant une activité en classe. Il est donc essentiel que les participants soient actifs lors des séances de formation. Cependant, ils ont aussi besoin de temps pour marquer une pause, s'arrêter sur ces nouvelles idées et y réfléchir, afin de pouvoir les " assimiler ". Un bon équilibre entre les occasions d'action et de réflexion peut favoriser un " apprentissage plus approfondi ", c'est-à-dire ayant des résultats plus significatifs et durables.

Aider les participants à conceptualiser si nécessaire
Nous voulons qu'à l'issue de la formation les participants repartent avec un bagage de nouveaux concepts et idées qui commencent à être assimilés. Un formateur doit être prêt à apporter idées, concepts ou théories aux moments clés des séances, c'est-à-dire lorsque les participants sont prêts à faire le lien entre ces apports et leur propre compréhension et pratique, le plus souvent après s'être livrés à une exploration intensive d'idées et d'expériences.

Créer des liens avec la réalité de l'enseignement - La salle de classe, la salle des professeurs et l'école
Les stagiaires viennent du monde de la classe ; c'est dans une salle de classe qu'ils se retrouveront après la formation. En bonne logique, celle-ci doit être adaptée à leur contexte d'enseignement immédiat ou futur. Pour répondre à cette attente, une approche possible est de travailler activement sur la base d'exemples réels de situations d'enseignement (il pourra s'agir de situations observées dans les classes des participants). Les stagiaires apprécient en outre qu'une partie des séances soit consacrée à élaborer de nouveaux projets ou à tester des idées d'activités pour la classe.

Après avoir considéré les principes généraux, vous pourrez utiliser les techniques et activités qui vous sembleront les plus appropriées dans la liste ci-dessous (liste non exhaustive) :

Techniques recommandées et types d'activités :

  • séance de réflexion (pour savoir ce que les participants ont en tête à propos de certaines questions) ;
  • présentations brèves (pour découvrir les expériences des participants et alimenter les discussions futures) ;
  • situations anecdotiques (pour sensibiliser aux différences culturelles et à leur importance dans la communication) ;
  • jeux de rôle et simulations de communication avec des gens d'autres cultures (pour se mettre en situation autant que possible) ;
  • réalisation d'un projet culturel (pour donner aux participants des idées de projets enrichissants d'un point de vue culturel, qu'ils pourraient mettre en œuvre avec leurs stagiaires ou élèves dans leur travail d'enseignement) ;
  • tâches ethnographiques (pour donner une idée de tout ce que l'on peut apprendre par le biais des interviews et de l'observation) ;
  • quiz (pour donner au groupe des informations précises sur différentes cultures et stimuler ainsi une discussion systématique par petits groupes) ;
  • discussions entre pairs ou par petits groupes (pour aider les participants à perdre leur timidité avant de débattre des idées à l'échelle du groupe ou de la classe entière) ;
  • débat, essentiellement après chacun des types d'activité décrits ci-dessus. Il est très important d'échanger des idées et de débattre du vécu des participants pour susciter une nouvelle réflexion. Le débat aide aussi bien l'animateur de l'atelier que les participants à clarifier leur attitude envers les questions posées ou les problèmes ressentis.

  prochain chapitre: 3.5 Evaluation